“Regarder l’histoire en face”L’Italie du XIXe siècleau Château de Chantilly, musée Condé, Cabinet d’arts graphiques, Chantilly

du 3 juin au 1er octobre 2023


Interview de Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine au musée Condé, et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer,à Chantilly, le 1er juini 2023, durée 21’17,

© FranceFineArt.


https://francefineart.com/2023/06/05/3450_regarder-histoire_-chateau-de-chantilly/


Communiqué de presse


Commissariat :

Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine au musée Condé.

Emmanuelle Brugerolles, conservatrice générale honoraire du patrimoine.


En écho à l’exposition Ingres. L’artiste et ses princes, le musée Condé présente un pan largement inédit de ses collections autour de la thématique du voyage en Italie au XIXe siècle. À l’âge de la révolution industrielle des transports, les artistes, poètes ou écrivains qui traversent les Alpes réinventent ce qui était qualifié de Grand Tour au siècle précédent. L’essor des guides touristiques et des publications d’histoire ou d’histoire de l’art démocratisent le savoir et instruisent le regard des voyageurs, que l’actualité politique d’une Italie en plein Risorgimento intéresse autant que son glorieux passé. Attirés par la superposition des Italies de l’Antiquité, de la Renaissance et de l’âge contemporain dans les campagnes ou au coeur des villes, les artistes voient l’histoire se dérouler par strates tout autour d’eux et rendent compte de cette sédimentation du temps en pratiquant tant le pittoresque des paysages et les scènes de genre empreintes d’italianité que les relevés académiques d’après l’antique. Du passé le plus reculé à l’actualité la plus brûlante, le voyage en Italie au XIXe siècle invite à « regarder l’histoire en face », ainsi que le formule Stendhal dans ses Promenades dans Rome en 1829.

En dépit des intenses liens familiaux et amicaux qui unissaient le duc d’Aumale – fondateur du musée Condé et testateur du domaine de Chantilly à l’Institut de France en 1886 – à l’Italie, la production artistique de ce pays qui lui fut contemporaine n’a jusqu’ici jamais fait l’objet d’un focus spécifique au musée Condé.

Nombre de dessins et de peintures en écho à cette thématique y sont pourtant conservés et leur exposition permettra de mesurer toute l’importance qu’y attachait le duc d’Aumale. Une suite inédite de dessins de Bartolomeo Pinelli sera exposée. Principalement actif à Rome, l’artiste réalise nombre d’images pittoresques du peuple italien, de ses costumes traditionnels ou de ses moeurs.

De même, le musée conserve deux oeuvres majeures du célèbre peintre suisse Léopold Robert, qui installe les scènes italianisantes au cœur du goût artistique de l’aristocratie européenne et en expose nombre d’exemples au Salon à Paris. Restaurées dans le cadre de cette exposition, ces peintures pourront être redécouvertes sous un jour nouveau aux côtés d’autres oeuvres du musée jamais exposées au public.

Les relations institutionnelles étroites du musée Condé avec l’Institut de France apparaîtront par le biais de la présentation d’une suite de dessins de très grands formats réalisés par les pensionnaires de la Villa Médicis dans le cadre de leur pension à Rome pour être envoyés à l’École des Beaux-Arts.

Il s’agissait pour ces jeunes artistes en formation de copier les monuments antiques ou renaissants étudiés en Italie et d’en faire parvenir des relevés exacts à Paris, où ces œuvres permettaient d’évaluer les progrès accomplis par les pensionnaires durant leurs années à Rome.

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