“Paz Errázuriz”Histoires inachevées (Historias inconclusas)
à la Maison de l’Amérique Latine, Paris

du 8 septembre au 20 décembre 2023


Interview de Béatrice Andrieux, commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 septembre 2023, durée 16’19,

© FranceFineArt.


https://francefineart.com/2023/09/09/3472_paz-errazuriz_maison-de-l-amerique-latine/


Communiquéde presse


Commissariat : BĂ©atrice Andrieux




« J’étais très intéressée par l’histoire de la prostitution au Chili.

Je voulais en savoir plus sur les femmes,

je voulais en savoir plus sur moi-mĂŞme,

je voulais savoir beaucoup de choses. »



Pour sa première exposition personnelle dans une institution parisienne, la grande photographe chilienne Paz Errázuriz, relativement peu montrée en France, présente non moins de 120 tirages issus de 15 séries dont trois inédites : Próceres (1983), Sepur Zarco (2016) et Ñuble (2019) ainsi que la série emblématique La Manzana de Adán réalisée entre 1982 et 1987. Paz Errázuriz regarde les invisibles et ceux qui vivent dans des mondes séparés, voire parallèles : circassiens, lutteurs, travestis et prostituées, vagabonds ou encore malades mentaux sont souvent photographiés dans des espaces confinés.

Son travail au long cours lui permet de nouer des relations fortes avec ses modèles, femmes et hommes posent fièrement, parfois s’abandonnent, donnent accès à une part de leur intimité. D’une grande fidélité aux personnes photographiées, Paz Errázuriz dit souvent qu’elle a toujours du mal à clore une série. Les histoires, les vies photographiées restent pour elle « inachevées », comme si elle ne souhaitait pas voir les personnes rencontrées disparaître.

L’oeuvre de Paz Errázuriz est marquée au fer par les années sombres du régime de Pinochet (11 septembre 1973 – 11 mars 1990). Née en 1944 à Santiago du Chili, elle est institutrice avant de commencer sa carrière artistique en autodidacte dans les années 1970 : « Mes débuts de photographe professionnelle correspondent à ceux de la dictature. La photographie m’a permis de m’exprimer à ma façon et de participer à la résistance. C’est étrange de constater à quel point les périodes hostiles et dangereuses peuvent stimuler les artistes. Toute cette énergie créatrice s’exprime alors par la métaphore. C’était le cas au Chili, dans les années 1980.»

Paz Errázuriz prend donc ses premières photographies dans les années 1970. Ses portraits en noir et blanc, d’une grande beauté formelle, parlent des diktats sociaux, de l’invisibilité de certains groupes, de la condition humaine, et dérangent les conventions de représentations visuelles.

Parcourant exhaustivement son pays depuis Santiago, du nord au sud jusqu’en Patagonie, elle dresse un état des lieux puissant de ceux que la société regarde différemment, à travers leurs histoires individuelles ou collectives. Récemment, elle a réalisé une impressionnante série de portraits des femmes de Sepur Zarco, localité du Guatemala, toutes victimes (survivantes) en 1982 de la répression sanglante du pouvoir militaire et des violences exercées sur elles.



#catalogue – aux éditions chez Atelier EXB [Avec les textes : Introduction générale de Béatrice Andrieux, commissaire de l’exposition. Entretien Paz Errázuriz – Béatrice Andrieux. Texte de Marie Perennès, commissaire d’exposition. Avec le soutien de Kering | Women In Motion.]


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