“Louis Janmot” Le Poème de l’âmeau Musée d’Orsay, Paris

du 12 septembre 2023 au 7 janvier 2024



Interview de Servane Dargnies de Vitry, Conservatrice peinture au musée d’Orsay, et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 septembre 2023, durée 17’05,

© FranceFineArt.


https://francefineart.com/2023/09/14/3474_louis-janmot_muse-d-orsay/


Communiqué de presse


Commissariat :

Servane Dargnies-de Vitry, Conservatrice peinture au musée d’Orsay, Paris

Stéphane Paccoud, Conservateur en chef chargé des peintures et sculptures du XIXe siècle au musée des Beaux-Arts de Lyon


Cette exposition est organisée par le musée d’Orsay avec la collaboration scientifique et les prêts exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Lyon.


Le peintre lyonnais Louis Janmot (1814-1892), élève d’Ingres et admirateur de Delacroix, est à la croisée de plusieurs courants artistiques du XIXe siècle. Le Poème de l’âme, auquel il consacre près d’un demi-siècle, est une oeuvre à la fois picturale et littéraire. Conservé dans son intégralité au musée des Beaux-Arts de Lyon, il illustre le parcours initiatique d’une âme sur la Terre, à travers deux cycles en dix-huit peintures, seize dessins et trente-quatre poèmes. Le Poème d e l’âme interpella Charles Baudelaire, fascina Théophile Gautier, et fut qualifié par Henri Focillon, historien de l’art et directeur du musée de Lyon de 1913 à 1924, d’« ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique ».


Le premier cycle, composé de dix-huit peintures à l’huile sur toile exécutées entre 1835 et 1854, raconte les premières années d’une âme au Ciel et sur la Terre, laquelle âme est représentée sous les traits d’un jeune garçon, accompagné d’une jeune fille. On suit les étapes et les vicissitudes de leur parcours : naissance, enfance, dangers d’une mauvaise éducation, retour sur le droit chemin, amour naissant, rêve d’idéal, puis expérience de la réalité la plus terrible avec la mort prématurée de la jeune femme. Théophile Gautier, puis Baudelaire furent attirés par ces toiles exposées pour la première fois en 1854 puis admises à l’Exposition Universelle de 1855, grâce à Delacroix.


Le second cycle, composé de seize dessins au fusain sur papier marouflé sur toile auxquels Janmot travailla jusqu’en 1881, raconte comment le garçon désormais seul et devenu adulte, est confronté aux tentations et aux malheurs de l’âme humaine : solitude, doute, refus de Dieu jusqu’à la chute fatale. La fin, heureuse, voit survenir la délivrance divine et la rédemption de l’homme. Le second cycle ne fut jamais exposé dans sa totalité du vivant de l’artiste mais l’intégralité des oeuvres furent reproduites par le photographe Félix Thiollier en 1881, grâce au procédé au charbon.


Un long poème de deux mille huit cent quatorze vers, intitulé L’Âme, accompagne les oeuvres. Écrit par Janmot lui-même et publié en deux fois, la première partie en 1854 et l’autre en 1881, il renforce parfois le « message » ou la signification des peintures, et leur est indissociable. Le Poème de l’âme n’est ni tout à fait un simple cycle peint, ni un livre illustré ; c’est une oeuvre hybride, à la fois littéraire et picturale, et qui invite à la contemplation, à l’écoute et à la déambulation.


[...]


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.