“Frank Horvat” Paris, le monde, la modeau Jeu de Paume, Paris

du 16 juin au 17 septembre 2023


Interview de Fiammetta Horvat, fille de Frank Horvat, directrice des Archives Frank Horvat,

par Anne-Frédérique Fer,à Paris, le 15 juin 2023, durée 18’24,

© FranceFineArt.


https://francefineart.com/2023/06/15/3457_frank-horvat_jeu-de-paume/


Communiqué de presse


Commissariat : Virginie Chardin, commissaire d’exposition indépendante




Le Jeu de Paume présente la plus grande exposition consacrée au photographe Frank Horvat depuis son décès le 21 octobre 2020. À travers 170 tirages et 70 documents d’archive, « Frank Horvat. Paris, le monde, la mode » se concentre sur les quinze premières années d’une carrière exceptionnelle. Entre 1950 et 1965, Horvat affirme une personnalité hors norme d’auteur-reporter et de photographe de mode. L’exposition apporte une vision renouvelée sur l’oeuvre de cet acteur majeur de la photographie française et européenne.

Né à Abbazia en Italie en 1928, de parents juifs originaires d’Europe Centrale, Francesco Horvat est contraint de se réfugier en 1939 en Suisse, près de Lugano, avec sa mère et sa soeur. Parti pour Milan après la guerre, il s’essaie au métier de publicitaire puis de photographe. Ses premières images sont publiées au début des années 1950 par les journaux italiens et suisses Epoca, Die Woche et Sie und Er. Admirateur d’Henri Cartier-Bresson auquel il rend visite à Paris en 1951 dans l’espoir d’intégrer l’agence Magnum, il acquiert un Leica et effectue un premier voyage initiatique au Pakistan et en Inde de 1952 à 1954. Parvenant à capter en gros plans des scènes d’une grande intensité et parfois des lieux interdits, il se révèle comme un photographe du corps et de l’intime.

À la suite de Die Woche, les grands magazines internationaux Paris-Match, Picture Post, Le Ore ou Life le publient sous le nom de Franco, puis de Frank Horvat, et Edward Steichen sélectionne une de ses images du Pakistan pour la célèbre exposition The Family of Man au Musée d’art moderne de New York (MoMA). Sa carrière de photo-reporter se poursuit à Londres et à Paris où il s’installe fin 1955. Dans ses reportages sur les nuits parisiennes, strip-tease, cabarets, music-halls voire lieux de prostitution, il capte autant l’attitude des spectateurs-voyeurs que le spectacle lui-même.

C’est à cette période qu’il acquiert un téléobjectif Novoflex et s’essaie à un grand nombre de points de vue inédits sur Paris, exacerbant par un effet de grain, de contraste et d’écrasement des plans, la saturation de l’espace public et l’anonymat de la foule. Romeo Martinez, éditeur et rédacteur-en-chef de la revue Camera, consacre vingt pages à ce travail dans le numéro de janvier 1957 et l’expose à la Première Biennale de Photographie de Venise la même année.

Ce sont ces images de rue, reprises dans plusieurs revues photographiques européennes, qui paradoxalement, le conduisent vers l’univers de la mode. Par l’intermédiaire de William Klein, qui a remarqué ses images dans Camera, il entre en relation avec Jacques Moutin, le directeur artistique de Jardin des Modes.

Ce dernier lui propose de transposer son style de photographie urbaine, granuleuse, en lumière naturelle et en petit format, dans la mise en scène des collections de mode et particulièrement du prêt-à-porter, alors en pleine explosion. C’est grâce à lui qu’il réalise ses images les plus célèbres, comme Tan Arnold au Chien qui fume ou celle de la femme au chapeau Givenchy observant aux jumelles une course imaginaire. [....]


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