Euradio artwork

Elections... puis Brexit ? - RDP Européenne 1 du 31/09/2019

Euradio

French - October 31, 2019 12:13 - 2 minutes - 4.18 MB - ★★★★★ - 1 rating
News Homepage Download Apple Podcasts Google Podcasts Overcast Castro Pocket Casts RSS feed


Bien évidemment, le sujet que l’on retrouve dans la majeure partie de vos quotidien en Europe aujourd’hui, c’est le Brexit puisqu’hier, le Parlement britannique a donné son accord à l'organisation d'élections anticipées, voulues par le Premier ministre, Boris Johnson.

Leur date a été fixée au 12 décembre. Auparavant, l'UE avait repoussé la date butoir pour une sortie à la fin janvier.

La perspective d'un Brexit sans accord étant écartée, le Parti travailliste a fini par accepter ce scrutin.

Les commentateurs font part d'attentes très différentes.

En Pologne, le quotidien Rzeczpospolita espère un “exit” du Brexit, ce que l’on trouve expliqué ainsi dans leurs colonnes :

“Trois ans et demi après un référendum que les pro-Brexit avaient remporté, le divorce n'est pas forcément inexorable pour le Royaume-Uni.

Celui-ci peut encore se rétracter.

Ce sera le cas si la coalition des groupes favorables à l'intégration gagne les élections : travaillistes, libéraux et nationalistes écossais.

Si les Britanniques misent vraiment sur un gouvernement pro-européen en décembre, cela ne pourra en aucune sorte signifier un retour à 2016.

Ce serait bien plus une invitation à redéfinir les relations entre Bruxelles et le Royaume-Uni - et entre Bruxelles et tous les autres Etats membres - sur une base nouvelle.”

The Irish Times prédit à Johnson de bonnes chances de sortir grand vainqueur de sa campagne, ce qu’ils expliquent ainsi dans leurs colonnes :

“Grâce aux spécificités du scrutin majoritaire britannique, on s'attend à ce que le Parti du Brexit de Nigel Farage ne remportera pas beaucoup de sièges - et peut-être même aucun.

Les conservateurs, quant à eux, ont de bonnes raisons d'espérer pouvoir tirer un parti maximal d'une campagne centrée sur le Brexit.

Leur message clair joue en leur faveur - atout qui fait défaut au Parti travailliste.

On aurait tort de sous-estimer la pugnacité de Boris Johnson en mode électoral.

Et si les Tories réussissent leur communication, ils pourront gagner le soutien des électeurs en se présentant en Tories à l'écoute de la volonté du peuple et contre ceux qui cherchent systématiquement à la leur refuser, dans le camp parlementaire opposé.” conclut le quotidien irlandais.

Par contre, au Royaume-Uni, le Financial Times pointe le danger d'une campagne focalisée sur l'unique thème du Brexit. Je les cite :

“Elle sera peut-être dominée par le Brexit, mais elle devra aussi répondre à des questions d'une importance fondamentale quant au cap que la Grande-Bretagne devra se fixer pour les cinq années à venir.

Le système des prestations publiques est à tel point sur-sollicité qu'il est au bord de l'effondrement.

Une crise du système de santé NHS s'annonce cet hiver.

Certaines des promesses du Labour, notamment celle de réduire les émissions de carbone du pays au niveau zéro d'ici 2030, demanderaient une transformation de l'économie.

Ce serait une erreur que de se focaliser sur la seule 'mise en œuvre du Brexit'.

Les électeurs méritent une campagne honnête, qui nomme les véritables choix que la Grande-Bretagne devra faire.” termine le quotidien économique britannique.

Le mot de la fin revient pourtant au quotidien suisse allemand, Neue Zürcher Zeitung qui rappelle que l'accord sur le Brexit ne sera jamais qu'un début. Ce qu’on peut lire ainsi sous leur plume :

“C'est se leurrer que de croire à un retour à la normale.

Car une sortie ne signifiera pas des relations avec l'UE clairement définies - loin s'en faut.

Les pénibles négociations sur un accord de libre-échange reprendront et il faudra régler des milliers de questions de détail sur la cohabitation future avec l'Union.

Conflits d'intérêt, litiges, frustration et incertitudes sont loin d'être révolus.

L'économie aussi continuera d'en pâtir.

Difficile de dire qui gagnera le scrutin. Mais quelle que soit la décision des électeurs, il est bon qu'ils aient enfin la parole.”