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Dorian, une catastrophe politique polonaise - RDP Européenne du 03/09/2019

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French - September 03, 2019 08:59 - 2 minutes - 3.6 MB - ★★★★★ - 1 rating
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Le président polonais, Andrzej Duda, a accueilli à Varsovie des personnalités de plus de 30 pays pour commémorer le 80e anniversaire de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier y a demandé pardon pour les crimes commis par son pays.

Le président américain Donald Trump par contre, a annulé sa visite au dernier moment en raison de l'ouragan Dorian.

Les commentateurs abordent cette annulation, mais aussi le travail de mémoire.

Pour le journaliste russe de Radio Kommersant FM, Dmitrij Drise, l'absence de Trump est une défaite idéologique pour Varsovie, ce qu’il écrit ainsi :

“L'ouragan Dorian n'est pas seulement une catastrophe naturelle, mais aussi une catastrophe politique, tout particulièrement pour la Pologne.

Varsovie a pour ambition de devenir le premier avant-poste des Etats-Unis en Europe de l'Est, voire dans l'ensemble de l'Ancien monde.

Les commémorations du 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale devaient justement souligner cette relation privilégiée entre les deux Etats, y compris dans la victoire contre le fascisme.

Et Donald Trump n'est pas venu.

Bien entendu, se préparer face aux forces de la nature relève d'une importance supérieure, mais pour Varsovie, c'est une défaite idéologique majeure.”

Un sentiment repris dans le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, qui exprime sa colère face à la non-venue de Trump en ces termes :

“Vendredi, il s'est rendu dans sa résidence d'été à Camp David.

D'après les médias américains, il aurait passé samedi à pratiquer son activité favorite : le golf.

Il va sans dire que ce que le président américain fait dans son temps libre ne regarde que lui.

Mais s'il refuse de venir à Varsovie au prétexte de devoir 'surveiller' l'ouragan Dorian, il aurait au moins pu sauver les apparences pour ne pas offenser ses alliés.

A moins que la Pologne ne soit qu'un allié de troisième classe, voire ne soit même pas un allié.”

En Allemagne, la radio Deutschlandfunk trouve honteux que son pays envisage seulement maintenant d'ériger un monument à la mémoire des victimes polonaises de la Seconde Guerre mondiale. Honteux qui transparaît sous ces termes :

“Cela en dit long.

Beaucoup ont retenu la leçon en ce qui concerne l'antisémitisme, la haine des Juifs et la shoah, mais pas en ce qui concerne les exactions contre nos voisins polonais.

Un monument dressé au centre de Berlin montrerait la volonté de reconnaître cette responsabilité historique de manière visible.

Il témoignerait en outre de la compassion des Allemands à l'égard des millions de victimes polonaises et de leurs familles.

Ce serait un signe que l'Allemagne a enfin renoncé à son attitude arrogante envers la Pologne.”