avec Aurélie Perrier

animée par Dorothée Myriam Kellou
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L’histoire de l’Algérie coloniale est souvent abordée du point de vue des bouleversements économiques et politiques engendrés par l’occupation française. Mais cette dernière entraîna un remaniement dans la sphère de l’intime qui fut tout aussi significatif, bien que peu étudié.  Dans cet épisode, Aurélie Perrier se penche sur la question de l’évolution des formes de sexualités illicites en Algérie, particulièrement de la prostitution.  Organisée et mise en place par les autorités françaises dès l’arrivée des premières troupes en 1830, la régulation de la prostitution apparait rapidement comme un enjeu médical et social majeur pour les français : il s’agit à la fois d’enrayer le péril vénérien qui sévit au XIXe siècle et d’assurer la pureté de la race « blanche » en limitant les contacts sexuels entre les deux communautés (européenne et autochtone) au cadre prostitutionnel.

Si les courtisanes existaient bien à l’époque ottomane, leur statut était très différent. Nombre d’entre elles étaient musiciennes ou poètes, ce qui leur permettait de contribuer à la vie sociale et culturelle de leur société.  Après 1830, la courtisane devient simple prostituée. Par ailleurs, les autorités françaises mettent en place de nouveaux espaces et modalités de contrôle des « filles soumises ».  Le bordel et le quartier réservé, jusque là inconnus en Algérie,  apparaissent dans une majorité de villes algériennes tandis que médecins et police des mœurs élaborent des règles rigoureuses visant à discipliner ces filles dont la sexualité et le mode de vie sont considérés comme dangereux.
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