L'urbanisation progresse et les villes africaines devraient accueillir 950 millions de citadins supplémentaires d'ici 2050 selon l’OCDE. Face à cette croissance sans précédent, le défi des transports est immense pour des villes de plus en plus étalées et déjà exposées aux embouteillages monstres et à la pollution

Le quotidien des millions de citadins africains s’annonce donc compliqué avec un temps passé dans les transports toujours plus long. Confrontés à une urbanisation galopante et parfois désordonnée, l’enjeu est de taille pour les décideurs publics de rendre leurs villes vivables et fonctionnelles à l’ensemble des usagers. Pour décongestionner les cités, une palette de solutions s’offre à eux. Faut-il miser sur des grosses infrastructures de transport comme le TER urbain inauguré en décembre 2021 à Dakar, ou le métro à Abidjan dont les travaux ont débuté à l’été 2021 après 20 ans d’attente ? Ou bien davantage sur un maillage de transports public /privés plus performants ? Les mobilités douces (trottinette, vélo) sont-elles adaptées aux contextes urbains africains ?  

Solène Baffi, géographe spécialiste des questions de transport et de mobilité dans les villes du Sud et cheffe de projets pour l’association CODATU (Coopération pour le Développement et l'Amélioration des Transports Urbains et Périurbains)

Assogba Guezere, maître de conférences en géographie urbaine à l'Université de Kara au Togo. Auteur de Les taxis-Motos dans les villes d’Afrique subsaharienne - L'informel en question à Lomé (L’Harmattan, 2021) 

Aristide Gahie, directeur de la planification et des études et des projets de l’Amuga (Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan)

Et un reportage de Théa Ollivier, correspondante de RFI à Dakar au Sénégal où sur  le train express rapide - appelé le TER - a commencé à rouler fin décembre 2021, soit près de trois ans après son inauguration par le président Macky Sall en janvier 2019. Les 15 trains mis en service fabriqués par le géant français Alstom qui part du centre-ville de Dakar pour aller jusqu’à la nouvelle ville de Diamniadio, ville économique encore en construction à une trentaine de kilomètres de la capitale économique. Beaucoup de dakarois se plaignent du prix du billet - de 500 francs CFA à 1 500 francs CFA selon la distance parcourue. Alors que certaines banlieues ne sont pas desservies, certains usagers de la ville critiquent que les gares soient difficiles d’accès, sans parking pour se garer et non desservies par d’autres transports en public. Mais certains ont la chance d’avoir leur travail et leur domicile sur le trajet du TER, comme Moussa Niang, que notre creporter a suivi sur sa route de retour chez lui après une journée de travail. 

Programmation musicale :

► Zemidjan – Toofan 

► Pas si vite – DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson